Il existe deux types d’interruption volontaire de grossesse (IVG) : l’IVG instrumentale (ou chirurgicale) et l’IVG médicamenteuse. 76 % des IVG réalisées sont des IVG médicamenteuses. Elle consiste à prendre deux comprimés prescrits par votre médecin ou sage-femme. Cette méthode est possible jusqu’à 7 semaines de grossesse. Quelles sont les étapes à respecter ?
Les points à retenir
- L’IVG médicamenteuse peut être réalisée par votre médecin ou sage-femme.
- L'IVG médicamenteuse est prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie pour toutes les personnes assurées sociales, ayant-droits ou bénéficiaires de l'Aide Médicale d'Etat (AME).
- L'IVG médicamenteuse peut-être réalisée via une téléconsultation.
- Deux prises de médicaments sont nécessaires pour interrompre la grossesse.
- Il est possible de réaliser une IVG médicamenteuse jusqu’à 7 semaines de grossesse.
- Les médicaments provoquant l’IVG entraînent des saignements et des contractions utérines similaires à des règles abondantes.
Les deux temps préalables à l'IVG : information et recueil du consentement
Le temps d'information
Le premier temps préalable à la réalisation de l'IVG a lieu avec votre médecin ou dans un cabinet de ville, en centre de santé, en établissement de santé, dans un (ancien centre de planification et d'éducation familial) et peut être réalisé à distance (téléconsultation). Au cours de ce premier temps, votre médecin ou sage-femme :
- vous informe sur les deux méthodes d’IVG (médicamenteuse ou instrumentale) et vous remet un dossier-guide1 ;
- vous propose de réaliser un entretien psychosocial (uniquement obligatoire pour les mineures) ;
- doit vous orienter vers un autre professionnel de santé s’il ne pratique pas lui-même l’IVG. Dans ce cas, il vous remet une attestation prouvant que vous vous êtes conformée aux étapes préalables à une IVG.
Le recueil du consentement
Lors de ce second temps, vous choisissez la méthode d’IVG qui convient le mieux à votre situation personnelle et confirmez votre choix par un écrit.
Il s’agit également d’un moment privilégié avec votre médecin ou sage-femme :
– pour décider de la méthode contraceptive à mettre en place après l’IVG si nécessaire ;
– pour vous faire prescrire, si tel est votre choix, un des infections sexuellement transmissibles, dont l’ par le VIH, ainsi qu’un dépistage du cancer du col de l’ (à partir de 25 ans).
Si vous avez choisi la méthode médicamenteuse, vous pouvez choisir de prendre les médicaments en présence du professionnel de santé ou à domicile. Si vous souhaitez réaliser l’IVG à domicile, le professionnel de santé vous remet les médicaments ainsi qu’un mémo pratique dans lequel vous retrouverez toutes les informations utiles concernant la procédure.
Si vous avez fait le choix de la téléconsultation, vous devrez récupérer les médicaments en pharmacie. La prescription sera transmise par le médecin ou la sage-femme à la pharmacie de votre choix après vérification de la disponibilité des médicaments.
- Une autorisation parentale n’est pas obligatoire pour une IVG.
- Vous devez être accompagnée par un adulte de votre choix.
- Vous devez assister à une consultation psychosociale pour procéder à l’IVG.
Bon à savoir : Si le médecin ou la sage-femme, qui vous reçoit refuse de procéder à la consultation IVG, il a le devoir de vous donner les noms de professionnels de santé susceptibles de réaliser une IVG.
Il n’existe pas de délai légal entre les deux temps préalables à l'IVG. Si vous le souhaitez, il est possible de réaliser ces deux temps au cours d’une seule et même consultation.
C’est le taux de réussite d’une IVG médicamenteuse.
C’est la durée légale maximale de grossesse pour avoir recours à une IVG médicamenteuse.
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La prise des médicaments
1) La prise du premier médicament : la mifépristone
Ce médicament débute l’interruption de la grossesse. Il est pris soit à domicile, soit à l’occasion d’une consultation. Il bloque l’action de l’ nécessaire au maintien de la grossesse (la progestérone), favorise les contractions de l’utérus et l’ouverture du col utérin. Dès cette première étape, vous pouvez avoir des saignements et des douleurs plus ou moins importants, mais la plupart du temps les commencent après la prise du 2e médicament.
Bon à savoir : Les saignements ne sont pas le signe que la grossesse est arrêtée. Il est donc indispensable de prendre le 2e médicament.
La prise du premier comprimé :
- bloque l’action de l’hormone (la progestérone) et arrête la grossesse ;
- favorise les contractions de l’utérus et l’ouverture du col utérin ;
- provoque des saignements plus ou moins importants.
2) La prise du second médicament : le misoprostol
Elle a lieu dans un délai de 24 à 48 heures après la prise du premier médicament. Ce médicament est pris soit à domicile, soit à l’occasion d’une consultation, soit au cours d’une courte hospitalisation. Il augmente les contractions et provoque l’IVG. Les contractions utérines provoquent des douleurs qui ressemblent à celles des , parfois plus fortes (douleurs pelviennes), mais qui peuvent être réduites grâce à la prescription d’anti-douleurs. Les saignements souvent assez abondants qui accompagnent l’interruption de la grossesse arrivent parfois très vite après la prise du misoprostol, parfois plus tard.
Bon à savoir : Si votre groupe sanguin est rhésus négatif, vous recevrez une injection de gamma-globulines anti-D au plus tard dans les 72 h suivant le début du saignement pour éviter toute lors d’une prochaine grossesse.
La prise du second comprimé :
- augmente les contractions ;
- déclenche l’expulsion de l’œuf ;
- provoque des contractions utérines plus ou moins douloureuses qui ressemblent à celles des règles ou plus intenses. Ces douleurs sont atténuées par un antalgique ;
- peut occasionner certains effets secondaires : nausées, vomissements, diarrhées ;
- entraîne des saignements, quelques heures après ou plus tardivement. Ces saignements durent généralement une dizaine de jours, ils s’arrêtent d’eux-mêmes. Ils sont très importants le jour de la prise du comprimé mais diminuent ensuite.
Bon à savoir: l’expulsion de l’œuf se fait dans les 4 heures suivant la prise du deuxième comprimé dans 60 % des cas. Dans 40 % des cas, l'expulsion a lieu dans les 24 à 72 heures.
Le retour de la fertilité après une IVG, c’est immédiat !
La reprise de la fertilité après une IVG est immédiate. Il est donc recommandé si nécessaire d'utiliser une contraception. Vous pouvez en discuter au cours de la procédure avec votre médecin ou sage-femme pour choisir celle qui vous conviendra le mieux.
La visite de contrôle
14 à 21 jours après la première prise de médicament, vous devez réaliser une visite de contrôle afin de s’assurer que la grossesse est bien interrompue et qu’il n’y a pas de complications.
Lors de cette visite, votre médecin ou sage-femme :
- confirme que la grossesse est bien interrompue grâce à un examen médical et/ou une échographie ou un examen sanguin ;
- vérifie l’absence de complications liées à l’IVG médicamenteuse ;
- évoque si nécessaire les moyens contraceptifs les plus adaptés à votre situation.
Et en cas d’échec de l’IVG médicamenteuse ?
En cas d’échec de l’IVG (si la grossesse se poursuit), le médecin, ou la sage-femme, vous oriente vers l’IVG instrumentale.
Comment bien se préparer à une IVG médicamenteuse ?
Afin que l’IVG médicamenteuse se déroule dans les meilleures conditions possibles, n’hésitez pas à vous faire accompagner dans vos démarches par une personne de confiance. Si vous avez décidé de prendre les médicaments à votre domicile, essayez, dans la mesure du possible, de vous octroyer du repos. En cas de douleurs, un arrêt maladie peut vous être prescrit.
Contacts
Obtenez des informations sur l’interruption volontaire de grossesse :
Sources :
- « Interruption volontaire de grossesse médicamenteuse hors établissement de santé » - Livret d’information à l’attention des médecins et des sages-femmes. 2023. Ministère de la Santé, Ivg.gouv.fr
- https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2021-03/reco406_recommandations_ivg_medicamenteuse_mel.pdf