Les personnes intersexes sont nées avec des caractéristiques sexuelles qui n’entrent pas dans le standard mâle/femelle. Il peut s’agir d’organes génitaux atypiques, d’une production hormonale ou d’une sensibilité aux hormones atypiques, ou d’un caryotype atypique. « Intersexe » est un terme générique, couvrant un large éventail de conditions anatomiques sexuelles atypiques, liées par leur signification sociale plutôt que par des causes ou des caractéristiques cliniques communes. Ces caractéristiques naturelles ne sont pas encore reconnues par la société. Pourtant les personnes intersexes représentent 1,7 % de la population mondiale !

Être intersexué, ça veut dire quoi ? 

Les personnes intersexuées ont des caractères sexuels génitaux, gonadiques ( ou ), hormonaux ou chromosomiques qui ne correspondent pas aux définitions binaires des corps masculins ou féminins. Ce n’est pas une situation unique, mais plutôt de multiples situations très différentes que l’on regroupe sous le même terme. Les personnes intersexuées sont bien plus nombreuses qu’on le pense. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), 1,7 % des personnes naissent intersexuées dans le monde. En France, cela concerne environ 12 800 enfants nés en 2019 – le même pourcentage que les personnes aux cheveux roux. 

Qu’est-ce que l’intersexuation ? 

Les personnes intersexuées sont « nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques de “mâle” et  “femelle” », selon l’ONU. On distingue trois types de variations :

  • au niveau génital (par exemple, un jugé trop grand, une soudure des lèvres génitales, une absence de ou d’, un pénis jugé trop petit…) ;
  • au niveau hormonal (par exemple, un taux de élevé entraînant une plus forte pilosité chez une fille, l’absence de ...) ou une réceptivité différente aux hormones (insensibilité partielle ou totale) ;
  • une constitution génétique atypique (par exemple, plus de deux chromosomes sexuels, comme XXY).

Il faut noter que ces différentes réalités ne sont pas des maladies. Il s’agit d’un développement différent du fœtus lors de la grossesse. Dans la large majorité des cas, la santé n’est pas menacée par des caractéristiques sexuelles atypiques, même si d’autres aspects d’un syndrome peuvent exceptionnellement requérir un traitement.
À l’inverse d’une personne intersexuée, on parle d’une personne dyadique quand elle naît avec des caractéristiques sexuelles typiquement masculines ou féminines.

Nos corps et nos caractéristiques sexuelles sont des variations saines et naturelles des sexes humains.
Collectif intersexes et allié.e.s OII-France. 

Les personnes intersexuées sont des hommes, des femmes ou des personnes non-binaires. Un genre – féminin ou masculin – est toujours assigné à la naissance et inscrit à l’état civil. Les personnes intersexuées s’y reconnaissent ou non.

Comment peut-on être accompagné ? 

La naissance d’un enfant intersexué est toujours compliquée pour les parents et le personnel médical, car la société est très organisée en fonction de la binarité des sexes. De plus, il s’agit d’une situation relativement rare, qui demande une prise en charge spécialisée. Dès la naissance, de nombreux examens sont pratiqués pour écarter toute pathologie et essayer de définir un sexe pour l’état-civil. Un traitement médical pourra alors être attribué afin de s’assurer que le corps se développe conformément à ce sexe déterminé dans les premiers jours de la vie. L’objectif est de permettre à l’enfant de grandir « comme les autres » et d’amoindrir sa différence. Plusieurs associations de personnes concernées critiquent cette approche qui, selon elles, transforme leur particularité en maladie et leur confisque le choix dans les approches thérapeutiques possibles. 

De plus, « parce que leur corps est considéré comme différent, les enfants et adultes intersexes sont souvent stigmatisé.e.s et subissent de multiples violations de leurs droits humains, tels que le droit à la santé, à l’intégrité physique, à l’égalité et à la non-discrimination, et le droit à ne pas être soumis.e à la torture ou à de mauvais traitements », souligne le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH). 

Pour accompagner les personnes intersexuées : 

  • Le Collectif intersexes et allié.e.s OII-France
  • La ligne Azur 0 810 20 30 40, numéro gratuit et anonyme. C’est un dispositif d’information et de soutien pour toute personne qui se pose des questions sur son et/ou son identité de genre. 

Bon à savoir L’identité de genre et l’orientation sexuelle d’une personne intersexuée sont aussi variés qu’une (personne qui entre dans les standards féminins ou masculins).