On vous a imposé un acte sexuel que vous ne désiriez pas ? C’est grave, illégal et rien ne peut justifier cela. Quelles que soient les circonstances, vous n’êtes pas responsable : le seul coupable est la personne qui vous a imposé cela. Si vous avez été victime d’un viol : à qui vous adresser et quels sont vos droits ?
Les points à retenir
- Le viol est un crime et qualifie tout acte sexuel avec pénétration commis sans le consentement de la victime.
- La peine encourue est de 15 ans de réclusion criminelle et peut aller jusqu’à 20 ans.
- Aucune tenue, aucune parole ou aucun comportement de votre part ne justifie les violences sexuelles.
- Au minimum 94 000 femmes seraient victimes de viol et/ou de tentatives de viol chaque année.
- 47 % des femmes victimes de viol ou de tentatives de viol chaque année le seraient par leur conjoint ou ex-conjoint.
- Dans 91% des cas, les victimes connaissent leur agresseur.
Qu’est-ce qu’un viol ?
D’un point de vue légal, le est un crime (articles 222-23 à 222-26 du code pénal). On qualifie de viol, tout acte sexuel avec commis sans le consentement de la victime. Ce qui signifie que le rapport a été fait sous la contrainte physique ou psychologique, avec menace, violence ou surprise. On caractérise le viol par l’acte de pénétration, qu’elle soit vaginale, anale ou buccale, par le sexe, un doigt ou un objet. Cette pénétration forcée est répréhensible, que la personne la commettant soit pénétrante ou pénétrée.
Parce que le viol est une situation de stress extrême, certaines victimes se trouvent dans l’incapacité de réagir. C’est ce qu’on appelle « l’effet de sidération ».
Parfois, la violence de l’acte et le comportement menaçant de l’agresseur empêchent de s’opposer.
Aucune tenue, aucune parole ou aucun comportement de votre part ne justifie les violences sexuelles.
Bon à savoir : une ou un
Des viols au sein de l’entourage
En France, on estime qu’au minimum 94 000 femmes sont victimes de viol et/ou de tentatives de viol chaque année. On pense souvent que les viols sont commis par des inconnus. Ce n’est pas le cas ! Dans 91 % des cas, les victimes connaissent leur agresseur.
des victimes de viol connaissent leur agresseur.
Un viol peut-il être causé par son partenaire/conjoint ?
Oui, mais il aura fallu attendre 1990 pour voir le tout premier viol conjugal reconnu par un juge en France. La cause ? La notion de « devoir conjugal » qui était ancrée dans notre culture. Ce n’est donc que tardivement que la notion de
Que faire en cas de viol ?
Bien qu’il soit souvent difficile d’en parler, vous confier à quelqu’un, que ce soit un proche, un professionnel (médecin, psychologue, etc.) ou encore une association peut vous permettre de trouver de l’aide. Vous pouvez aussi faire appel à la police ou à la gendarmerie, qui vous indiqueront les étapes à suivre si vous souhaitez porter plainte.
Si vous n’arrivez pas à en parler de vive voix, vous pouvez signaler l’agression dont vous avez été victime par chat sur la plateforme de signalement en ligne du service public.
Enfin, n’oubliez pas, de nombreuses associations sont là pour vous soutenir et vous accompagner dans vos démarches (porter plainte, etc.).
Bon à savoir : si le viol vient d’avoir lieu, il est recommandé – dans la mesure du possible – de ne pas se laver et de conserver les vêtements que vous portiez au moment des faits pour garder des preuves et remonter plus facilement jusqu’à votre agresseur.
Pendant combien de temps pouvez-vous porter plainte ?
Tout dépend de votre âge au moment des faits :
- si vous étiez majeur au moment du viol, vous avez 20 ans pour porter plainte ;
- si, au contraire, vous étiez mineur, vous pouvez porter plainte jusqu’à vos 48 ans.
C’est ce qu’on appelle le délai de prescription. Un délai utile puisqu’il arrive souvent que les victimes de viol se sentent « coupables » et n’osent pas porter plainte immédiatement ou souffrent d’amnésie traumatique pendant de nombreuses années. La peur de ne pas être entendues ou de se confronter à leur agresseur pousse aussi les victimes à ne pas porter plainte.
Dès lors, prenez le temps qu’il vous faut et faites-vous accompagner pour porter plainte.
Comment aider une personne victime de viol ?
Le plus important est d’accepter et de croire ce que vous confie une personne qui se dit victime de viol. En lui accordant votre confiance, elle se sentira elle-même en confiance et se livrera plus facilement à vous. Il est primordial qu’elle sente que vous l’écoutez, la comprenez et que vous compatissez à sa détresse, sans jugement ni pitié. Juste de la bienveillance.
Dans l’idéal, si la victime est capable de l’exprimer, demandez-lui ce qu’elle souhaite faire afin de l’accompagner dans les démarches qu’elle souhaite entreprendre, sans être trop directif. Si, au contraire, vous voyez qu’elle est complètement perdue, n’hésitez pas à l’orienter vers des structures d’aide et d’accompagnement ou une association.
Quoi qu’il en soit, rappelez-lui autant que possible qu’elle n’est en rien responsable, qu’elle n’a pas à avoir honte et que le seul coupable est son agresseur.
Quelles sont les sanctions ?
Le viol est un crime. La peine encourue est de 15 ans de réclusion criminelle et peut aller jusqu’à 20 ans si le viol est commis avec un ou plusieurs facteurs aggravants (victime mineure, viol conjugal, sur une personne vulnérable, etc.).
Contacts d'urgence
Appelez le 3919 : Violences Femmes Info, appel anonyme et gratuit, 24h/24 – 7j/7 ou consultez la plateforme de lutte contre les violences du gouvernement.
Appelez le 0800 05 95 95.
Rendez-vous sur la plateforme de signalement dédiée du service public ou la plateforme de lutte contre les violences du gouvernement.
Utilisez l’application FLAG! ou appelez SOS
Rendez-vous sur le site antidiscriminations.fr ou appelez le 3928.
Adressez vous au CIDFF le plus proche de chez vous
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