Qu’est-ce que la contraception dite « naturelle » ?

Les contraceptions naturelles n’utilisent aucun moyen médical agissant sur le cycle menstruel ou sur l’appareil reproductif.

Les points à retenir

  • Les méthodes naturelles sont moins efficaces à l’usage que les méthodes médicalisées.
  • Les méthodes naturelles peuvent être envisagées par des femmes qui peuvent accepter un risque de grossesse.

Ces méthodes de contraception sont pour la plupart dérivées de techniques visant à identifier les phases fertiles du cycle dans le but de maximiser les chances de concevoir un enfant. Elles demandent un long temps d’apprentissage et sont contraignantes pour les deux partenaires. Elles nécessitent d’avoir des cycles réguliers et ne sont donc pas adaptées aux adolescentes ou aux femmes en périménopause.

De nombreuses femmes rejettent les méthodes de hormonale et ont recours à des méthodes de contraception dites « naturelles » dont l’efficacité est souvent moins élevée que celle des méthodes médicalisées. En effet, la contraception naturelle connaît un taux d’échec de 17 à 20 %(1), du fait de nombreux facteurs (stress, fatigue, troubles du sommeil) qui peuvent décaler la période d’.

La méthode du retrait 

La méthode du retrait repose sur la réduction du risque de fécondation en évitant l’ dans le de la femme. Avant d’éjaculer, l’homme doit enlever son pénis du vagin pour éviter le contact du avec le vagin ou la . Cette méthode se révèle assez peu efficace, car non seulement l’homme doit savoir contrôler son éjaculation, mais des spermatozoïdes peuvent être présents en quantité importante dans le liquide pré-éjaculatoire ou pré-séminal.(3)

Taux d’échec : de 4 % (usage parfait) à 22 % (usage réel : efficacité mesurée dans la vie de tous les jours, prenant en compte les erreurs d’utilisation, les oublis).

La méthode de la température basale

Lors de l’ovulation, la température corporelle de la femme augmente légèrement. La méthode de la température basale consiste à prendre sa température au réveil tous les jours à la même heure afin de détecter cette augmentation (de l’ordre de 0,2 à 0,5°C)(4) et de n’avoir des rapports vaginaux non protégés qu’après l’ovulation et donc après le pic de température. Cette méthode nécessite une période d’observation d’au minimum trois mois avant d’être utilisée. Elle reste peu fiable du fait que de très nombreux facteurs peuvent augmenter la température corporelle (stress, infections, efforts physiques, troubles du sommeil, prise de certains médicaments…). 

Taux d’échec : de 2 % (usage parfait) à 20 % (usage réel).

La méthode de la glaire cervicale

La méthode de la  permet aux femmes de repérer leur période de fertilité grâce à l’analyse par le toucher et/ou l'observation de la consistance de la glaire cervicale présente dans le vagin. Lors des périodes d’ovulation, la glaire cervicale augmente en quantité et devient plus fluide et filante afin de laisser passer les spermatozoïdes. Les rapports sexuels doivent être évités jusqu’à quatre jours après l’apparition de la glaire filante. Cette méthode n’est pas adaptée pour les femmes produisant peu de glaire ou, au contraire, celles qui ont naturellement des sécrétions très abondantes. L’efficacité de cette méthode est limitée par le fait que de beaucoup de facteurs non liés au cycle ont un impact sur l’aspect de la glaire.

Taux d'échec : de 1 % (usage parfait) à 23 % (usage réel).

La méthode symptothermique

La méthode symptothermique associe la méthode de la température basale et la méthode Billings. Elle repose donc sur l’observation de la glaire cervicale, le suivi de la température basale et, parfois, sur la palpation du col utérin. L’utilisation de cette méthode consiste en l’abstention de toutes relations sexuelles non protégées jusqu’à ce que la montée thermique (grâce au suivi de la température basale) et la glaire élastique et transparente (selon la méthode Billings) se soient manifestées pendant trois jours, ce qui correspond à la période d’ovulation. Son efficacité a été démontrée dans le cadre d’une utilisation après une formation à la méthode.

Taux d’échec : de 0,4% (usage parfait) à 2% (usage réel).

La méthode du calendrier (Ogino-Knaus)

La méthode du calendrier implique d’identifier la période fertile et de ne pas avoir de rapports sexuels non protégés pendant celle-ci. Elle nécessite une longue période d’observation (six à douze mois). Le début de la période fertile est calculé en soustrayant 20 jours du nombre de jours du cycle le plus court et la fin de la période fertile en soustrayant 10 jours du cycle le plus long. Il s’agit de l’une des méthodes les moins fiables, car elle implique que les cycles soient parfaitement réguliers.

Taux d’échec : de 5% (usage parfait) à 25% (usage réel).

La méthode Mama

Pour les jeunes mamans dont le nourrisson est âgé de moins de 6 mois, la méthode Mama (méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée) peut être utilisée. En effet l’allaitement a un effet contraceptif grâce à la sécrétion de prolactine, empêchant l’ovulation, lors de la succion par le bébé. 
Il est nécessaire cependant de remplir trois conditions pour utiliser cette méthode : 

  • être dans les six premiers mois qui suivent la naissance ;
  • être en aménorrhée (absence de saignements dix jours après les saignements présents après l’accouchement ;
  • effectuer un allaitement complet ou quasi-complet (pas plus de quatre à six heures d’intervalle entre deux tétées, même la nuit).

Taux d’échec : de 1% (usage parfait) à 2% (usage réel).

Quelles sont les autres méthodes ?

Alors que ces six méthodes naturelles sont les plus utilisées, il en existe d’autres comme la méthode des jours fixes, basée sur le comptage des jours, et la méthode des deux jours, qui consiste à déceler la présence de sécrétions vaginales. Enfin, pour les plus connectées, certains moniteurs et applications permettent de déterminer la période d’ovulation.

Prévoyez une contraception d’urgence (pilule du lendemain) pour pallier un éventuel mésusage de la méthode naturelle choisie.

4.6 % C'est la part des femmes qui utilisaient une méthode dite « naturelle » en France, en 2016.

Ce chiffre inclus retrait, utilisation d’une cape cervicale ou d’un (cape et diaphragme ne représentent qu’un très faible pourcentage).

Références scientifiques

  1. Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM)
  2. Hassoun D. [Natural Family Planning Methods and Barrier: CNGOF Contraception Guidelines]. Gynécologie, obstétrique, fertilité & sénologie. 2018 ; 46(12):873-82.
  3. Killick SR, Leary C, Trussell J, Guthrie KA. Sperm content of pre-ejaculatory fluid. Hum Fertil (Camb.), 2011 ; 14(1):48-52.
  4.  Health. WHOJHBSoP. Family Planning: a global handbook for providers, 2018 Edition. USA ; 2018.
  5. Rahib 2016, Baromètre santé