Chaque année, 3 millions de femmes sont mutilées dans le monde. Que vous en fassiez partie, que vous craigniez d’en être victime ou que vous ayez peur pour l’une de vos proches, découvrez quelles sont les conséquences de ces violences et les droits dont vous disposez.
Les points à retenir
- La mutilation sexuelle représente toute intervention pratiquée sur les organes sexuels externes féminins, sans raison médicale.
- Les mutilations sexuelles vont à l’encontre des droits fondamentaux des filles et des femmes.
- Elles sont strictement interdites par la loi et punies d’une peine de prison.
- Les interventions chirurgicales de restauration du clitoris sont possibles en France pour les personnes majeures et elles sont remboursées par la Sécurité sociale.
Qu’est-ce qu’une mutilation sexuelle ?
Il s’agit d’une forme de violence, pratiquée par coutume ou pour des raisons religieuses.
On parle ainsi de mutilation sexuelle pour toute intervention pratiquée sur les organes sexuels externes féminins, sans raison médicale. C’est le cas notamment de :
- l’, qui consiste à couper le et parfois une partie des chez les enfants ou les jeunes filles pour les empêcher d’accéder au plaisir et pour contrôler leur comportement sexuel ;
- de l’, qui consiste à rétrécir l’orifice vaginal en suturant la majeure partie des lèvres internes et externes pour empêcher tout rapport sexuel.
Quelles sont les conséquences ?
Les conséquences physiques, mais aussi psychologiques sont nombreuses. Il est donc nécessaire de se faire accompagner.
Sur le court terme, ces mutilations peuvent :
- créer des saignements hémorragiques et entraîner la mort ;
- générer des douleurs intenses, insupportables ;
- être à l’origine d’un psychotraumatisme (peur et angoisse profonde) ;
- des brûlures au moment d’uriner.
Sur le moyen et long terme, elles peuvent être à l’origine :
- d’infections vulvaires, urinaires, gynécologiques, pouvant engendrer une septicémie et provoquer la mort ou entraîner une stérilité ;
- d’accouchements difficiles : le risque de déchirure du étant très important après une mutilation sexuelle ;
- de rapports sexuels très douloureux et/ou une absence de plaisir ;
- de graves problèmes psychologiques : angoisse, anxiété, dépression pouvant conduire au suicide.
Que dit la loi ?
Extrêmement violentes, les mutilations sexuelles vont à l’encontre des droits fondamentaux des filles et des femmes. Elles sont donc strictement interdites par la loi et punies d’une peine de prison, qu’elles soient commises en France ou à l’étranger, même si la personne qui la pratique est un médecin ou un professionnel de santé.
Ainsi, l’auteur d’une mutilation commise à l’étranger, qu’il soit français ou étranger, peut être poursuivi en France, si vous êtes de nationalité française ou bien si vous résidez habituellement en France.
Les peines encourues peuvent aller de dix ans de prison et 150 000 euros d’amende à vingt ans de prison si vous aviez moins de 15 ans au moment des faits et que la mutilation a été réalisée par un ascendant légitime, naturel, adoptif ou par toute autre personne ayant de l’autorité sur vous.
Il est également interdit d'inciter une personne mineure à subir une mutilation sexuelle ou d’inciter autrui à commettre une mutilation sur une personne mineure. Ces infractions sont passibles de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende.
Bon à savoir : Vous avez vingt ans après votre majorité pour engager une action en justice.
Que faire en cas de menace de mutilation ?
Vous vous sentez menacée de mutilation ?
- Parlez-en à une personne de confiance, à votre médecin, au centre de Protection maternelle infantile (PMI), à un , à un travailleur social ou encore au service départemental de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) si vous êtes mineure.
- Alertez les autorités : en vous rendant directement dans un commissariat ou en appelant le 17.
- Adressez-vous aux associations qui luttent activement contre ces pratiques, comme le Gams et la Cams.
- Signalez la situation sur le portail de signalement dédié aux victimes et témoins de violences sexuelles ou sexistes.
Vous avez des craintes pour un proche ?
Agissez en signalant le danger aux services sociaux et médicosociaux, en appelant le 3919 (appel anonyme et gratuit) ou en signalant la situation sur le portail de signalement dédié aux victimes et témoins de violences sexuelles ou sexistes. En cas d’urgence, n’hésitez pas à appeler le 17 ou 112.
Si vos craintes concernent une mineure, appelez le 119 Allô enfance en danger, numéro gratuit disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Que faire si vous avez été mutilée ?
Une prise en charge chirurgicale des mutilations sexuelles féminines est possible pour les personnes majeures. Ces interventions sont remboursées par la Sécurité sociale. Adressez-vous à une association spécialisée qui vous accompagnera dans vos démarches, vous soutiendra psychologiquement et pourra vous aider à engager une action en justice si vous le souhaitez.
La restauration du clitoris, c’est possible !
Les interventions chirurgicales de restauration du clitoris sont désormais possibles en France pour les personnes majeures. Elles sont remboursées par la Sécurité sociale.
Les idées reçues sur les mutilations
« Certaines religions imposent les mutilations sexuelles féminines », « Les mutilations sexuelles féminines rendent plus féconde », « L’excision et l’infibulation sont une marque de respect envers les coutumes et les traditions »…
Les idées reçues sur les mutilations sexuelles sont nombreuses. Dans la réalité, aucune tradition ni religion ne peut justifier de tels actes. Il n’y a aucun bénéfice à ces mutilations et les conséquences physiques et mentales sont souvent très graves, aussi bien sur le court terme que le long terme.
Contacts d'urgence
Appelez le 3919 : Violences Femmes Info, appel anonyme et gratuit, 24h/24 – 7j/7 ou consultez la plateforme de lutte contre les violences du gouvernement.
Rendez-vous sur la plateforme de signalement dédiée du service public ou la plateforme de lutte contre les violences du gouvernement.
Rendez-vous sur le site de la Fédération Gams.
Source :
- Rapport de l’Institut européen pour l’égalité entre hommes et femmes (EIGE) – Mutilations génitales féminines dans l’UE et en Croatie, mars 2013.