Vous souffrez de règles douloureuses ? Vous vous demandez si vous souffrez d’endométriose et cherchez à savoir quels sont les symptômes auxquels se fier ? De la pose de diagnostic à comment vivre avec, en passant par les traitements existants, on vous dit tout ce qu’il faut savoir sur l’endométriose.
Qu'est-ce que l'endométriose ?
Encore mal connue, l' touche pourtant une femme sur dix en France1. C'est une maladie chronique inflammatoire qui touche les femmes en âge de procréer2. Elle se caractérise par la présence d’un tissu semblable à celui de l’ en dehors de la cavité utérine. Ce tissu réagit de la même façon que le tissu utérin aux hormones du cycle ovarien : il se gonfle, saigne et peut se diffuser, créant des adhérences entre les organes. Il peut se développer dans la région pelvienne (trompes, , rectum, vessie, etc.), se localiser sur l’ (adénomyose), mais aussi en dehors du pelvis (intestin, , uretère, , peau…), et parfois même plus loin (par exemple, sur les poumons ou sur une ancienne cicatrice, notamment celle d’une césarienne).
Quels sont les symptômes de l'endométriose et quand consulter un professionnel de santé ?
Si l'endométriose peut être asymptomatique (et découverte par hasard), elle peut aussi provoquer :
- des règles abondantes, longues et douloureuses ;
- des douleurs plus ou moins fortes dans le bas du ventre avant, pendant ou après les (dysménorrhée) ;
- des douleurs pelviennes en dehors des périodes de règles et des rapports sexuels ;
- des saignements entre les règles (métrorragies) ;
- des douleurs durant les rapports sexuels (dyspareunie) ;
- des douleurs lors de la défécation ;
- des troubles digestifs (ballonnement, affaibli/constipation...) ;
- des troubles urinaires (gêne à la , sang dans les urines, besoin urgent d'uriner) ;
- des douleurs dans le bas du dos ;
- de la fatigue chronique ;
- des problèmes de fertilité.
Sachez qu'il y a autant de formes d'endométriose que de femmes atteintes. Non seulement ces formes sont très variées, mais les niveaux de douleur associés aussi. Il est d'ailleurs important de rappeler que le niveau de douleur n'est pas toujours lié au niveau de gravité. Il est d'ailleurs courant que des femmes découvrent qu'elles présentent des problèmes d'endométriose lorsqu'elles se présentent à des problèmes de fertilité.
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Comment savoir si j'ai de l'endométriose ?
En présence de associables à d'autres pathologies, le diagnostic prend souvent beaucoup de temps à être posé. C'est pourquoi il est primordial d'être à l'écoute de son corps et d'identifier les signes possibles de la maladie.
Les règles sont naturelles et peuvent provoquer un certain inconfort. Cependant, on considère qu'une douleur est anormale si :
- elle ne passe pas après avoir pris un médicament antidouleur (paracétamol ou anti-inflammatoire) ;
- elle empêche de se lever/de se déplacer, de mener une vie sociale, affective, professionnelle épanouie ;
- elle provoque des évanouissements, des vomissements.
Si vous souffrez de douleurs pelviennes, de crampes, de ballonnements qui s'aggravent au moment de vos règles, ou que vous avez des règles abondantes et particulièrement douloureuses, il est important de consulter un professionnel de santé.
Pour confirmer le diagnostic et rechercher d'autres pathologies, il est important de consulter un professionnel de santé afin de réaliser un ou plusieurs examens selon les cas :
- un interrogatoire ciblé sur les symptômes et leurs conséquences ;
- une consultation gynécologique qui peut comporter un examen abdominal, un toucher vaginal, une pose de spéculum et un toucher rectal ;
- une échographie pelvienne ;
- une IRM pelvienne.
Vous pouvez discuter de vos douleurs avec votre médecin traitant : il évaluera la nature et l'importance des symptômes douloureux. Si besoin, il vous adressera à un ou des spécialiste(s) pour un diagnostic et une prise en charge de vos douleurs.
Attention, l'endométriose est encore mal connue des professionnels de santé. Afin de vous assurer une bonne prise en charge et de bénéficier de soins adaptés, veillez à vous adresser à un spécialiste de l'endométriose. Différentes associations proposent un annuaire de médecins spécialisés.
Vivre avec l'endométriose
L'endométriose n'est pas une pathologie maligne, mais elle a un effet important sur la qualité de vie.
Les traitements proposés pour objectif de contrôler l'évolution de la maladie, les douleurs physiques et psychologiques associées, et limiter son impact sur la vie sociale et professionnelle :
- un traitement antidouleur : il peut s'agir de médicaments anti-inflammatoires, de morphiniques ou d'opiacés. Certains traitements spécifiques (antiépileptiques ou antidépresseurs) peuvent être proposés, notamment dans le cadre d'un suivi avec un médecin spécialiste de la douleur ;
- un traitement hormonal : les pilules contraceptives prises en continu sont souvent utilisées pour réduire les symptômes de l'endométriose en supprimant les règles et en diminuant l'imprégnation hormonale naturelle ;
- la chirurgie : elle permet d'enlever le tissu endométrial qui s'est développé à l'extérieur de l'utérus. La chirurgie est pratiquée quand l'endométriose est résistante aux traitements hormonaux ou que les traitements de fertilité ne fonctionnent pas. Le traitement chirurgical peut être important et abîmer les organes touchés (lésions digestives ou des voies urinaires) ;
- une aide psychologique : pour réduire l'anxiété, le stress et les réactions psychologiques de la maladie ;
- le recours à des médecines manuelles, qui peuvent être efficaces et antalgiques : ostéopathie, kinésithérapie, acupuncture, hypnose, adaptation diététique de l'alimentation… ;
- en cas de problème digestif, une alimentation anti-inflammatoire est parfois recommandée.
À noter qu'en cas de forme grave de la maladie, l'endométriose peut être reconnue comme une affection de longue durée (ALD). Déclarée enjeu de santé publique, une stratégie nationale de lutte contre l'endométriose a été mise en place depuis février 2022.
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Sources :